le siècle des lumières

Wednesday, December 17, 2008
















Jean-Jacques Rousseau
( 1712 - 1778 )


auteur des Confessions, l'une des principales figures du siècle des Lumières.

Jean-Jacques Rousseau est un écrivain, philosophe et musicien genevois de langue française. Il est l'un des plus illustres philosophes du siècle des Lumières, bien que son œuvre philosophique et son tempérament l'aient souvent opposé au rationalisme des Lumières ainsi qu'à quelques uns de ses éminents représentants. Ses travaux ont influencé grandement l'esprit révolutionnaire français. Il est particulièrement célèbre pour ses travaux sur l'homme, la société ainsi que sur l'éducation. La philosophie politique de Rousseau se situe dans la perspective dite contractualiste des philosophes britanniques du XVIIe siècle et XVIIIe siècle, et son fameux Discours sur l'Inégalité se conçoit aisément comme un dialogue avec l'œuvre de Thomas Hobbes.

( Azadunifr )

Biogarphie

Jean-Jacques Rousseau naît le 28 juin 1712 à Genève. Fils d'un horloger, il perd sa mère neuf jours après sa naissance. Rousseau n'a que dix ans, lorsque son père est forcé de s'exiler. Il est alors confié à son oncle Bernard, nommé tuteur. Il entre en pension à Bossey, chez le Pasteur Lambercier.

En 1725, il devient apprenti chez un graveur à Genève. Le 14 mars 1728, il s'enfuit en Savoie, où Mme de Warens le recueille. Converti au catholicisme, il mène pendant quelque temps une vie vagabonde, voyageant à pied et exerçant divers métiers. Mais il s'échappe de nouveau et revient chez sa protectrice, Mme de Warens. Son séjour avec elle, aux Charmettes, est l'époque la plus heureuse de sa vie, mais elle finit par se détacher de lui.

En 1741, Rousseau se rend alors à Paris. Il rencontre, l'année suivante, Diderot, qui lui commande des articles sur la musique pour L'Encyclopédie. Il commence à composer des opéras. Rousseau devient secrétaire d'ambassadeur à Venise en 1743. Chassé un an plus tard, il retourne à Paris.

En 1745, il se lie avec Thérèse Levasseur qu'il l'épousera en 1768. Les enfants qu'ils auront seront abandonnés aux Enfants-Trouvés. Il participe à un concours proposé par l'Académie de Dijon, et le Discours sur les sciences et les arts lui permet en novembre 1750, d'emporter le prix et de se faire connaître. Deux ans après, son opéra Le Devin de village est joué devant la cour et remporte un succès.

Il écrit, en 1755 le Discours sur les origines de l'inégalité, dans lequel il dénonce les méfaits de la société, fondée sur la propriété, source d'inégalité. Son caractère ombrageux et susceptible, l'amène à rompre avec les Encyclopédistes en 1757. L'année suivante, sa violente critique du théâtre, Lettre à d'Alembert sur les spectacles, lui attire l'animosité de Voltaire et les philosophes se détournent de lui. Hôte à Montmorency du maréchal de Luxembourg (1758-1762), il achève Julie ou la Nouvelle Héloïse, roman épistolaire préromantique ; il écrit aussi Du contrat social, traité politique en faveur de la démocratie.

À leurs sorties, en 1762, Le Contrat social est saisi et L'Émile, traité de pédagogie, est condamné au feu. Les menaces qui pèsent sur lui l'obligent à l'errance. Il s'enfuit alors en Suisse. En 1765, il commence la rédaction des Confessions. Il accepte l'invitation du philosophe Hume, et part en Angleterre en 1766, au château de Wootton. Jean -Jacques Rousseau révèle, dans Les Confessions , le détail des événements de sa vie et de ses sentiments. Certain d'être persécuté, il continue d'errer. Au printemps 1770, il revient à Paris et reprend, avec sa femme Thérèse, une vie chiche, vivant de son travail de copiste de musique.

En 1778, le marquis de Girardin l'accueille dans sa propriété d'Ermenonville, où il achève Les Rêveries du promeneur solitaire. C'est là qu'il meurt, le 2 juillet 1778. La Convention fit transporter ses restes au Panthéon en 1794.

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Sa vie

LES ANNÉES DE FORMATION

Né dans la république calviniste de Genève, Jean-Jacques Rousseau perd sa mère quelques jours après sa naissance. Vers l’âge de douze ans, il commence un apprentissage de graveur mais, malheureux chez son maître, il prend la fuite au bout de quelques années et passe à pied en Savoie (1728). Rousseau est recueilli par Mme de Warens, jeune dame pieuse qui devient sa protectrice et qui le convertit au catholicisme. Après de nouvelles errances, il revient auprès de Mme de Warens, devenue sa maîtresse, goûter les délices d’un bonheur paisible. Les Charmettes, près de Chambéry, prêtent à cet amour leur cadre idyllique et bienveillant jusqu’en 1737, date d’arrivée d’un nouveau rival.

Les débuts dans le monde:

En 1742, Jean-Jacques Rousseau se rend à Paris pour y gagner sa vie comme maître de musique, copiste et secrétaire particulier. Il se lie d'amitié avec Denis Diderot et rédige des articles sur la musique pour l'Encyclopédie. Son nouveau système de notation musicale n'ayant pas été admis par l'Académie, il se met à composer un opéra, les Muses galantes (1744), qui ne remporte pas le succès attendu. En 1745, il rencontre une jeune lingère, Thérèse Levasseur, qui sera sa compagne jusqu'à sa mort. Cinq enfants naissent de ce couple, tous placés par leur père à l'hospice des Enfants-Trouvés.

L'illumination des Vincennes:

La vocation littéraire de Rousseau - il le racontera par la suite - survient un jour de 1749. En allant rendre visite à Diderot enfermé au donjon de Vincennes, il lit le sujet du concours de l'Académie de Dijon: « ... si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ». Une foule d'idées se pressent alors dans son esprit. Il prend la plume et rédige son Discours sur les sciences et les arts, soutenant que les « progrès » de la civilisation dénaturent l'Homme; un an plus tard, il apprend qu'il a remporté le prix. Publié en 1750, ce premier ouvrage provoque immédiatement des réactions diverses et, en six mois, son auteur se trouve au centre de tous les cercles intellectuels et mondains.

Œuvres principales de Jean-Jacques Rousseau

Essais

Discours sur les sciences et les arts (1750)
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755)
Du Contrat social (1762)
Émile ou de l'Éducation (1762)

Roman

La Nouvelle Héloïse (1761)

Récits autobiographiques

Les Confessions (1765-1770)
Les Rêveries du promeneur solitaire (1776)

Grandes œuvres et polémiques:

Après le triomphe d'un nouvel opéra, le Devin du village (1752), Rousseau compose coup sur coup ses grandes œuvres: le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755), la Lettre à d'Alembert sur les spectacles (1758), Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761), Du contrat social (1762) et Emile ou De l'éducation (1762).

En 1762, ce dernier ouvrage est condamné par le parlement de Paris. Pour échapper à son arrestation, Rousseau mène une vie errante pendant huit années. Fuyant de refuge en refuge, notamment en Angleterre à la rencontre du philosophe David Hume, il compose divers écrits, parmi lesquels les Lettres écrites de la montagne (1764), où il répond à ses accusateurs. Les attaques de ses détracteurs et la solitude aggravent chez Rousseau un sentiment de persécution déjà latent et le persuadent peu à peu qu'il est la proie d'un complot, en particulier de la part des encyclopédistes avec qui il est brouillé. En 1770, il revient se fixer à Paris et s'engage à ne plus rien publier de son vivant. Les Confessions (1765-1770, édition posthume 1782-1789), Rousseau juge de Jean-Jacques ou Dialogues (1772-1776, posthume 1789) et les Rêveries du promeneur solitaire (1776-1778, posthume 1782) ne paraîtront qu'après sa mort, survenue à Ermenonville. Ses cendres ont été transférées au Panthéon par la Convention en 1794.

Pensée et influence:

Rousseau est, certes, un philosophe des Lumières, en raison du caractère révolutionnaire de ses idées, mais il est aussi à contre-courant de la confiance de son époque dans le progrès. Ce paradoxe qui anime l'ensemble de ses écrits s'applique à la morale, à la politique, à l'éducation et à la religion. Constant leitmotiv, la nature est le fondement et le principe auquel il ne cesse de se référer.

L'influence des idées de Rousseau est très nette dans la doctrine politique révolutionnaire mais elle perdure également tout au long du XIXe siècle dans l'ensemble des sciences humaines. L'héritage de Rousseau n'est pourtant pas seulement d'ordre philosophique, puisqu'il est aussi à l'origine d'une nouvelle forme de sensibilité. Son univers hanté par la rêverie, la contemplation de la nature, le goût insulaire et la solitude ont en effet marqué la littérature du siècle suivant, à tel point que Rousseau est généralement considéré comme l'un des précurseurs du romantisme.


On ne saurait que renvoyer aux Confessions pour dire l'errance d'une vie entrecoupée de haltes heureuses, où l'amour d'une Madame de Warens, l'amitié d'un Diderot, la générosité d'hôtesses accueillantes rendent le nomade à ses passions, écrire, herboriser, rêver. De l'enfance genevoise (" Je me croyais grec ou romain. ") aux persécutions réelles ou imaginaires des dernières années, qui font surgir ces merveilleux monuments de justification que sont les Confessions ou les Rêveries du promeneur solitaire, l'itinéraire de Rousseau passe par Turin, Annecy, Chambéry et Paris, hésite entre religions et déisme, entre musique et littérature. Le Discours sur les sciences et les arts lui apporte enfin, en 1749, la confirmation d'une vocation qui ne faiblira plus, et que le succès couronne vite. Sa pensée s'approfondit dans le Discours sur l'origine de l'inégalité, dans les articles qu'il rédige pour l'Encyclopédie ; une figure de l'homme en aliéné, contrepoint à l'optimisme des Lumières, se dessine peu à peu dans son œuvre, orientant la réflexion politique (Le Contrat social), pédagogique (Emile), expliquant aussi le départ de Paris. Entre la campagne et quelques voyages aux couleurs d'exil, il semble ne trouver d'assise que pour tout voir s'écrouler, brouille avec ses hôtes, proscription, pauvreté. La Nouvelle Héloïse fait le tableau d'un bonheur possible loin du monde, bonheur vécu fugitivement, rêvé par un auteur que les années persuadent d'une conspiration universelle à son endroit — et c'est peut-être cette maladie qui, en lui donnant une si forte perception de ce qu'est la personne, ouvre la voie à cette prodigieuse capacité d'invention littéraire et politique, centrant la modernité à venir sur l'individu et le moi.

Les Confessions (1782 - 1788)

Entre l'évocation heureuse et la défense passionnée, les Confessions ouvrent la voie à une forme toute nouvelle d'autobiographie, comprenant la personne dans sa totalité. Ne recherchant pas comme Montaigne l'universalité humaine (il ne s'agit pas de s'étudier), ne trouvant de justification ni dans son exemplarité (comme Saint Augustin) ni dans le témoignage qu'il donnerait sur une vie publique (comme les mémorialistes), Rousseau en dit plus qu'on n'avait jamais dit sur soi-même (quitte, malgré les protestations d'honnêteté, à travestir légèrement) et surtout se pose, simple être humain, comme digne d'intérêt. Le romanesque, l'anecdote historique, sont certes présents ; mais ils ne sont pas l'essentiel, qui demeure cette attention extraordinaire portée à la personne pour elle-même, à travers la longue évocation d'une enfance, l'intérêt porté à l'intériorité et au sentiment. Une façon nouvelle de se peindre naît avec les Confessions ; en un sens, l'idée même de se peindre.

Les Rêveries du promeneur solitaire (1782)

Ecrit dans les toutes dernières années de Rousseau, à la suite des Confessions, cet " informe journal " joue avec le présent et les souvenirs, bons (Cinquième promenade) ou mauvais. Transformant l'évocation en une subtile analyse de l'âme, Rousseau use ici d'une prose simple et émouvante, loin des rigueurs martiales des discours ou des périodes passionnées de Julie ; apaisé, le vieil homme constate sans aigreur qu'il n'a su et ne saurait être heureux en société. L'intériorité se livre ici en liberté, sans souci de se défendre, en une naturelle expansion

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Bibliographie :

1739 : Le Verger des Charmettes (poème)
1743 : Dissertation sur la musique moderne
1744-45 : Les Muses Galantes (opéra)
1745 : Collaboration avec Voltaire et Rameau pour les Fêtes de Ramire
1750 : Discours sur les sciences et les arts
1752 : Le Devin du village (opéra comique) et Narcisse (comédie)
1753 : Lettre sur la musique française (article pour l'Encyclopédie)
1755 : Discours sur les origines et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
1756 : Lettre sur la Providence
1758 : Lettre à d'Alembert sur les spectacles
1761 : Julie ou la Nouvelle Héloïse et Émile
1762 : Du contrat social et Lettres à M. de Malesherbes
1763 : Lettres à Christophe de Beaumont
1764 : Lettres écrites de la montagne
1765 : Lettres à M. Buttafuoco sur la législation de la Corse
1767 : Dictionnaire de Musique
1772 : Considérations sur le gouvernement de Pologne
1776 : Dialogues
1782 : Confessions (six premiers livres) et Les Rêveries du promeneur solitaire
1789 : Confessions (des livres VII à XII) et Dialogues ou Rousseau juge Jean-Jacques

( Azadunifr )

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