le siècle des lumières

Saturday, December 06, 2008















Montesquieu,
( 1689 - 1755 )
Philosophe et penseur politique français


Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, connu sous le nom de Montesquieu (avant 18 janvier 1689 à la Brède (Gironde) - Paris le 10 février 1755) est un moraliste, penseur politique, précurseur de la sociologie, philosophe et écrivain français des Lumières.

Montesquieu, avec entre autres John Locke, est l'un des penseurs de l'organisation politique et sociale sur lesquels les sociétés modernes s'appuient. Il a notamment travaillé sur la répartition des fonctions de l'État entre ses différentes composantes, appelée postérieurement « principe de séparation des pouvoirs ». Sa grande contribution est d'avoir su exposer à ses contemporains deux modèles de liberté politique : la « liberté modérée » du régime monarchique et la « liberté extrême » incarnée par la Constitution d'Angleterre.

Biographie

Charles-Louis de Secondat, baron de Montesquieu est né au château de la Brède, près Bordeaux, le 18 janvier 1689. Le jour de sa naissance, ses parents choisissent un mendiant, aux portes du château, pour être son parrain afin qu’il se souvienne toute sa vie que les pauvres sont ses frères : « Ce jourd’hui 18 janvier 1689, a été baptisé dans notre Eglise paroissiale, le fils de M. de Secondat, notre seigneur. Il a été tenu sur les fonds par un pauvre mendiant de cette paroisse, nommé Charles, à telle fin que son parrain lui rappelle toute sa vie que les pauvres sont nos frères. Que le Bon Dieu nous conserve cet enfant. ». La famille de Montesquieu était de bonne noblesse, d’épée et de robe. Elle avait adopté la Réforme, en son temps, et l’avait abjurée avec Henri IV. Jacques de Secondat, second fils du baron de Montesquieu, président à mortier au parlement de Guyenne, épousa, en 1686, Marie-Françoise de Pesnel, qui lui apporta la terre et le château de La Brède, auprès de Bordeaux, dans la famille depuis le XIème siècle et furent érigées en Baronnie par Henri IV par lettres patentes en Février 1606.

Comme la plupart des enfants de la noblesse, il est confié, dès sa naissance, à une nourrice, habitant le moulin du Bourg ; jusqu’à l’âge de 3 ans, il vit comme un petit paysan et parle le gascon.

Charles-Louis vit au château de La Brède jusqu’à l’âge de onze ans ; il perd alors sa mère en 1696, et est envoyé en 1700, chez les Oratoriens, à Juilly près de Paris, où il effectue ses humanités jusqu’en 1705.

Au sortir du collège, il se consacre au droit à Bordeaux (1705 - 1708). Licencié es Droit, en 1708, il devient avocat au Parlement de Bordeaux.

En 1711, dans La damnation éternelle des païens, il montre que les philosophes de l’Antiquité n’ont pas mérité l’enfer.

Le 15 novembre 1713, son père meurt. Montesquieu, qui a 24 ans, devient Baron et doit prendre en charge les nombreuses propriétés des Secondat.

Charles-Louis de La Brède est reçu, en 1714, au parlement de Bordeaux avec le titre de conseiller.

Il se marie en 1715 avec Mlle Jeanne de Lartigue, de famille militaire et d’origine calviniste, qui lui apporte en dot d’immenses domaines viticoles, en Graves, en Entre-Deux-Mers et dans l’Agenais. Que ce choix ait été un défi à l’absolutisme catholique, ou qu’il ait exprimé seulement le dédain de Montesquieu à l’endroit des ostracismes, le fait est que ce qu’on pourrait appeler le mariage protestant et la fréquentation de la belle-famille réformée ont entretenu chez lui l’esprit de contestation à l’encontre des pouvoirs politico-religieux tels que l’Ancien-Régime les avait formés et vérouillés.

En 1716, sa femme lui donne un fils, Jean-Baptiste, qui naît à Martillac, et deux filles par la suite (Marie en 1717, puis Denise en 1727). Il a vingt-sept ans, et devient cette année-là, président à mortier au parlement de Bordeaux, grâce à son oncle, l’aîné de la famille, qui possédait cette charge, et la lui légue avec tout son bien (fortune et propriétés), à condition de prendre le nom de Montesquieu (cet oncle avaient des sympathies pour le jansénisme et était hostile à leur persécution). Montesquieu conserve ce poste jusqu’en 1726. Dans Dissertation sur la politique des Romains (1716), il dénonce la religion comme moyens qu’utilisent les puissants pour pérenniser leur domination sur les humbles. Parallèlement à ses responsabilités de magistrat et de propriétaire terrien, Montesquieu se passionne pour les sciences. Il devient membre de l’Académie des sciences de Bordeaux en 1716, et rédige de nombreux mémoires, traités de physique, de médecine. Il appartient aussi à celle de Nancy. Grand travailleur et gestionnaire, il se consacre à l’exploitation de ses domaines, plus particulièrement de ses propriétés viticoles. Il écrira d’ailleurs « Je ne sais si mes vins doivent leur réputation à mes livres ou mes livres à mes vins ». L’image de Montesquieu vigneron permet de situer sa doctrine économique et sa pensée politique, sachant que la fortune du vin de Bordeaux était liée à ses clients anglais comme à ceux des Pays-Bas. Très attaché à ses terres, il demeure au château au moment des vendanges, il arpente la propriété avec son régisseur. Il reçoit régulièrement au château ses amis étrangers.

En 1721, Montesquieu fait publier à Cologne chez Pierre Marteau, et à Amsterdam, les Lettres persanes, sans nom d’auteur, à l’âge de trente-deux ans ; elles obtiennent un très vif succès. Dans les Lettres persanes, à travers le voile transparent d’une fiction ingénieuse, il offre aux yeux de ses compatriotes des vérités hardies, fait entrer dans un cadre étroit les principes les plus importants de la politique et de la philosophie, supplée à l’étendue des développements par la profondeur des pensées, et souvent donne en quelques lignes l’équivalent d’un grand ouvrage.

En 1724, il publie une autre oeuvre de divertissement Le temple de Gnide.

Bien que combattu par le parti religieux, il est élu à l’Académie en 1725, mais son élection est annulée parce qu’il réside en province. Il écrit Le Dialogue de Sylla et d’Eucrate, ouvrage qui ne sera publié qu’en 1745.

En 1726, il vend sa charge pour payer ses dettes, afferme ses propriétés viticoles (son vin est évidemment commercialisé en Angleterre) ce qui lui permet de disposer d’une très confortable rente de 34 200 livres, tout en préservant prudemment les droits de ses héritiers sur sa charge, et vient alors à Paris. Il est présenté à Mme de Lambert par l’abbé de Saint-Pierre, fréquente le club de l’Entresol, les salons de Brancas, d’Aiguillon, du Deffant, de Tencin, Geoffrin, et se représente à l’Académie en 1727 pour succéder à Louis de Sacy, en déclarant que s’il n’était pas nommé il quitterait la France. Son élection certaine, ses adversaires lui opposent ses Lettres persanes ; il pare cette attaque en en faisant faire rapidement une édition expurgée qu’il présente au premier ministre le cardinal de Fleury, en rejetant sur les éditeurs les fautes qu’on lui reproche. Fleury feint d’être dupe, se désintéresse de l’élection et Montesquieu est élu le 5 janvier 1728 contre Mathieu Marais. C’est la première grande victoire du parti philosophique. Il est reçu le 24 janvier 1728 par Roland Mallet, mais la froideur que lui témoignent ses nouveaux confrères, même ceux qui étaient ses amis, l’engage à voyager à travers l’Europe et, finalement, il fréquente peu l’Académie.

C’est ainsi qu’entre avril 1728 et avril 1731, il effectue un tour d’Europe qui lui permet de disposer de données récentes et concrètes sur le gouvernement des hommes, se rendant en Autriche, en Hongrie, en Italie (1728), en Allemagne (1729), en Hollande et en Angleterre (1730), où il séjourne plus d’un an et est initié à la Franc-maçonnerie.

Il rentre à Bordeaux en 1731 et reprend ses séjours à Paris et en Province.
Le roi refusant son consentement à l’élection de Piron, Montesquieu obtient pour l’auteur de la Métromanie, par l’intermédiaire de Mme de Pompadour, une pension de mille livres.
Il publie les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence en 1734.

L’écrivain politique se réalise dans l’Esprit des Lois, son oeuvre capitale, qu’il écrit entre 1741 et 1743 avant de le publier en 1748, à Genève. Dés 1747, il devient peu à peu aveugle. Mais grâce à ses secrétaires et sa fille Denise, il continue à écrire son œuvre. Helvétius et Saurin lui déconseillent de publier mais elle aura vingt-deux éditions en dix-huit mois. Cet ouvrage sera mis à l’Index en 1751. Etablissant les principes fondamentaux des sciences économiques et sociales, Montesquieu tente de dégager la logique des différentes institutions politiques par l’étude des lois considérées comme simples rapports entre les réalités sociales. Il envisage trois types de gouvernement : la république, la monarchie et le despotisme. Cette œuvre inspire les auteurs de la Constitution française de 1791 et est à l’origine du principe de séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires.

Pour répondre aux critiques formulées contre l’Esprit des Lois (à la fois par les jésuites et les jansénistes, les premiers, tout en finesse, et les seconds avec virulence lui reprochent ses critiques de l’Eglise, ses inclinations au déisme et à la religion naturelle), Montesquieu publie en 1750 Défense de l’esprit des lois. En 1751, L’Esprit des Lois est mis à l’Index. La Faculté de Théologie de la Sorbonne condamne cet essai et en fait extraire, les années suivantes, 17 propositions.

Devenu pratiquement aveugle, ll meurt le 10 février 1755 à Paris, d’une fièvre inflammatoire qui l’emporte au bout de 15 jours. Peu de monde assiste à son enterrement dans une chapelle de l’Eglise St Sulpice ; d’après Grimm, Denis Diderot est le seul homme de lettres qui y assiste et à qui il a rédigé un essai sur le goût » pour l’Encyclopédie.

D’Alembert et Villemain ont écrit un Éloge de Montesquieu et Sainte-Beuve, deux Causeries.
Lorsque le Conseil des Anciens, pendant la Révolution (1796) voudra lui faire les honneurs du Panthéon, on ne retrouvera ni sa tombe ni sa dépouille, l’Eglise Saint Sulpice et son cimetière ayant été profanés pendant la Terreur.

( Azadunifr )

Sa vie

Une carrière parlementaire:

Issu d'une famille d'importants parlementaires bordelais, Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, fut élevé d'abord au château de La Brède. Il suivit ensuite des études de droit, à Bordeaux puis à Paris. Dans la capitale, il fréquenta les milieux savants et lettrés, mais, très attaché à sa terre et à sa région, il revint à Bordeaux, où il prit la charge de conseiller au parlement (1714). À la mort de son père, il entra en possession du domaine de La Brède et des vignobles qui en faisaient partie, et, en 1716, son oncle lui légua sa charge de président à mortier au parlement de Bordeaux. Dès lors, le destin de Montesquieu semble tracé: sa vie durant, il resta fidèle à ses attaches de propriétaire terrien et de magistrat.

Des premiers écrits aux Lettres persanes:

Pourtant, parallèlement à cette charge, dès 1717, il se passionna pour les sciences, et, comme membre de l'Académie des sciences de Bordeaux, il rédigea de nombreux traités de physique, de médecine, mais également de politique et de philosophie (Dissertation sur la politique des Romains dans la religion, 1716). Ces premières œuvres, par bien des aspects, annonçaient les Lettres persanes. Ce dernier ouvrage, l'un des chefs-d'œuvre de Montesquieu, fut publié anonymement en 1721 à Amsterdam, probablement pour éviter que ce roman, audacieux à bien des égards, ne compromît la réputation de sérieux du magistrat qu'était Montesquieu. Cependant, cet anonymat fut vite percé à jour et le roman fit sans doute différer jusqu'en 1727 l'élection de son auteur à l'Académie française. En revanche, le succès des Lettres persanes ouvrit à Montesquieu les portes des salons parisiens, comme celui de la marquise de Lambert ou le club de l'Entresol.

Voyages et observations:

Tout en restant profondément attaché à sa terre natale, Montesquieu passa alors une grande partie de son temps dans les salons parisiens et en voyage: c'est la fréquentation des salons qui lui inspira sans doute des romans tels que le Temple de Gnide (1725), écrit dans la veine galante et témoignant d'une très grande finesse psychologique et morale. De 1728 à 1731, faisant preuve d'une insatiable curiosité intellectuelle, Montesquieu se rendit en Hongrie, en Italie, en Hollande, en Angleterre, où il demeura près de deux ans. Tous ces voyages rendirent possible une observation minutieuse de la géographie, de l'économie, des mœurs et des coutumes politiques des différents pays européens. De retour chez lui, Montesquieu se consacra à l'étude de l'histoire et publia en 1734 les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence. Cet essai était au départ destiné à s'intégrer dans un ensemble beaucoup plus vaste de philosophie politique que Montesquieu était en train de rédiger. Pendant encore quatorze années, compilant sources livresques et témoignages, il composa, augmenta, remania l'œuvre de toute sa vie, De l'esprit des lois (1748).

L'ouvrage, publié anonymement à Genève, eut immédiatement un immense retentissement, mais fut attaqué par les jésuites et les jansénistes, qui critiquèrent violemment son éloge de la religion naturelle. Montesquieu leur répondit par la Défense de l'« Esprit des lois » (1750), mais la faculté de théologie de Paris condamna l'ouvrage, qui avait d'ailleurs été mis à l'Index par le pape dès sa publication en 1748. Montesquieu publia encore Lysimaque (1754) et rédigea l'article « Essai sur le goût » (posthume, 1757) de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Devenu pratiquement aveugle, il s'éteignit le 10 février 1755.

Racines et concepts

les racines

• Montesquieu a lu et médité les grandes œuvres politiques de l'Antiquité : La République et Les Lois de Platon, la Politique, d'Aristote, etc. Il a également réfléchi sur les ouvrages politiques modernes : Le Prince, de Machiavel, le Droit de la guerre et de la paix, de Grotius, etc.

• Montesquieu connaissait les historiens anciens et modernes, Hérodote, Salluste, etc. , mais aussi un mémorialiste comme Retz.

• Enfin, les sciences de la nature retinrent l'intérét du jeune Montesquieu et ce souci permet de comprendre la théorie de l'influence des causes naturelles sur les lois, dans L'Esprit des Lois. (Un médecin anglais, Arbuthnot, aurait joué ici un rôle important.)

les apports conceptuels

Montesquieu voit dans les lois des rapports nécessaires dérivant de la nature des choses. Il les soumet à une étude scientifique et, par cette analyse, prend place parmi les pères fondateurs de la sociologie et de la philosophie politique.

Les concepts fondamentaux de Montesquieu sont les suivants :

• la Loi, conçue dans sa signification large, comme un rapport nécessaire dérivant de la nature des choses. La loi devient, chez l'homme, une règle voulue, instituée pour assurer la sécurité et la liberté (" loi positive "). La loi " positive " est donc une spécification de la loi dans sa signification étendue ;

• le despotisme, qui désigne la Souveraineté absolue exercée par un seul homme : " Un seul, sans loi et sans règles, entraîne tout par sa volonté et par ses caprices " (L'Esprit des lois) ;

• la république : " Le gouvernement républicain est celui où le peuple ou seulement une partie du peuple a la souveraine puissance " ;

• la monarchie: le gouvernement monarchique est celui où un seul gouverne, par des lois fixes et établies;

• L'idée de séparation des pouvoirs: le législatif, l'exécutif et le judiciaire

Œuvres de Montesquieu:

Les Lettres persanes:

Un roman épistolaire:

Les Lettres persanes constituent un roman épistolaire relatant le voyage à Paris de deux Persans, Usbek et Rica: leur séjour, qui dure huit années, est pour eux l'occasion d'observer la société et le mode de vie des Français, leurs coutumes, leurs traditions religieuses ou politiques, et d'en faire le rapport à leurs interlocuteurs restés en Perse. Parallèlement, Usbek et Rica reçoivent des nouvelles de Perse, qui renseignent le lecteur sur les mœurs de ce pays.
La forme épistolaire n'était plus tout à fait une nouveauté en 1721, mais elle trouvait ici une expression aboutie, car Montesquieu savait tirer toutes les ressources possibles du genre, notamment en soulignant la relativité des points de vue: si les Perses sont étranges aux yeux des Parisiens, la réciproque est également vraie. Montesquieu savait en outre lier étroitement des thèmes fort divers et aborder cette grande variété de sujets sans donner l'impression ni de monotonie ni de décousu.

La vogue de l'exotisme:

Quant à la dimension orientale des Lettres persanes, elle s'inscrivait certes dans une vogue de l'exotisme, dont l'abondante production de récits de voyages et la publication des Mille et Une Nuits par Antoine Galland (1704-1717) furent les signes les plus manifestes. De fait, le roman abonde en notations pittoresques, comme les dates, référées au calendrier musulman. Mais la confrontation entre les modes de vie persan et français, et en particulier entre l'islam et le christianisme, ou entre le despotisme oriental et la monarchie française, est chargée par Montesquieu d'une intention satirique et critique.

Une satire sociale et politique:

Tous les travers et le ridicule de la société française sont ainsi épinglés par une ironie mordante. Cependant, les grandes questions qui seront celles des philosophes tout au long du siècle des Lumières se trouvent déjà amorcées dans les Lettres persanes: la réflexion sur le bonheur, présenté comme une revendication légitime, le combat pour la liberté et la tolérance, en particulier en matière religieuse, la critique des formes autoritaires du pouvoir, despotisme ou absolutisme. Enfin, et c'est peut-être là le fait capital, les Lettres persanes sont un manifeste du pouvoir de l'ironie. Par leur fausse naïveté, les Persans réussissent à déjouer les pièges de l'hypocrisie sociale, et à faire apparaître en pleine lumière la vérité cachée de la société occidentale.

De l'Esprit des Lois:

Une méthode expérimentale:

Comme les Lettres persanes à certains égards, De l'esprit des lois, véritable somme d'histoire politique comparée, s'appuie sur le principe de la relativité des mœurs, des sociétés et de leurs lois. Ce travail se fonde sur différents types de sources: sur les observations directes que Montesquieu put récolter lors de ses voyages, auprès de la monarchie constitutionnelle anglaise, auprès de la république de Venise; sur les témoignages rapportés par des voyageurs venus de tous les pays du monde; enfin, sur une abondante matière livresque (la bibliothèque du château de La Brède comportait plus de trois mille volumes).
Sa méthode est donc plus expérimentale qu'abstraite: il s'agit d'abord de saisir les circonstances variées dans lesquelles les lois de chaque nation trouvent leur origine ou leur explication.

Trois types de gouvernements:

Distinguant trois types de gouvernement, le monarchique, le despotique et le républicain, Montesquieu s'attache d'abord à définir les principes fondamentaux auxquels ces systèmes se rapportent: l'honneur, pour le monarchique; la crainte, pour le despotique; la vertu, pour le républicain. Puis il cherche à définir les liens constitutifs qui existent entre les différents types de gouvernement, leurs lois et les pays qui les ont établis. Douze des trente et un chapitres de l'ouvrage sont ainsi consacrés aux rapports des lois avec le climat, la géographie, le commerce, la monnaie, la démographie ou la religion.

Pour une monarchie modérée:

Cette objectivité véritablement scientifique de l'observation n'empêche pas Montesquieu d'exprimer sa préférence pour le système monarchique, prônant une monarchie tempérée et une séparation des pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire). Par ailleurs, le ton de l'ouvrage s'élève parfois jusqu'à l'indignation, pour condamner l'esclavage, par exemple, ou la torture.
Avec cet ouvrage, Montesquieu apparaît comme le premier des «philosophes» du XVIIIe siècle: sa démarche d'observation rationnelle ouvre la voie à l'esprit des Lumières, fondé sur la raison et la tolérance, même si son (relatif) conservatisme contrebalance parfois la dimension profondément novatrice de sa pensée politique. Certains des principes qu'il a développés dans De l'esprit des lois ont inspiré la Constitution américaine, ainsi que la Constitution de 1791.
( Azadunifr )

Bibliographie

La damnation éternelle des païens (1711)
Système des Idées (1716)
Lettres persanes (1721)
Le Temple de Gnide (1724)
Histoire véritable d'Arsace et Isménie (1730)
Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734)
De l'esprit des lois (1748)
La défense de « L'Esprit des lois » (1750)
Pensées suivies de Spicilège
Le flux et le reflux de la mer
Mémoires sur la fièvre intermittente
Mémoires sur l'écho
Les maladies des glandes rénales
La pesanteur des corps
Le mouvement rrelative

( Azadunifr )

>>>>>>>>>>> Site Montesquieu

0 Comments:

Post a Comment

<< Home