le siècle des lumières

Monday, December 08, 2008















Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux
( 1688 - 1763 )
Écrivain, dramaturge, journaliste


Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, plus communément appelé Marivaux, né le 4 février 1688 à Paris où il est mort, presque oublié, le 12 février 1763, est un journaliste, auteur dramatique et romancier français.

Œuvres principales : La Vie de Marianne, la Double Inconstance, la Fausse Suivante, l'Île des esclaves, le Jeu de l'amour et du hasard, les Fausses Confidences, les Sincères

Biographie

Né à Paris le 4 février 1688 — mort à Paris le 12 février 1763

C'est à Riom, où son père est directeur de la Monnaie, que Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux étudie au Collège de l'Oratoire. Il est inscrit dès 1710 à la Faculté de droit de Paris, mais semble prendre plus d'intérêt à la littérature qu'au droit. Une première comédie jouée dans un cercle d'amateurs et publiée en 1712, le Père prudent et équitable ou Crispin l'heureux fourbe, des romans dans le genre picaresque, dont la Voiture embourbée en 1714, déjà révélateurs du style et des qualités psychologiques du jeune écrivain, où l'ironie le dispute au réalisme sentimental, enfin une prise de position résolument favorable aux «Modernes» dans la querelle qui oppose aux Anciens toute une nouvelle génération d'auteurs (l'Iliade travestie, puis le Télémaque travesti), des contributions journalistiques au Nouveau Mercure, font à Marivaux une position reconnue dans les milieux littéraires de Paris. En 1720, ruiné par la banqueroute de Law, qui a englouti la fortune de sa jeune femme, Marivaux, qui cherche encore sa voie, donne aux Comédiens italiens une comédie, Arlequin poli par l'amour, et aux Comédiens-Français une tragédie, Annibal. La première réussit, l'autre échoue. Après avoir décroché enfin sa licence de droit, Marivaux fonde un journal sur le modèle du Spectator anglais, le Spectateur français (qui paraît de 1721 à 1734), et devenu l'intime des Comédiens italiens où brillent Silvia, Flaminia, Lélio et Thomassin, il leur écrit sur mesure, entre 1722 et 1740, dans le langage « de la conversation », des comédies d'un ton nouveau, dont la dramaturgie se fonde sur les « mouvements » de la sensibilité : la Surprise de l'amour, la Double Inconstance, le Prince travesti et la Fausse Suivante, l'Ile des esclaves et l'Héritier de village, la Colonie, le Jeu de l'amour et du hasard, le Triomphe de l'amour et l'École des mères, l'Heureux Stratagème, la Mère confidente, les Fausses Confidences, la Joie imprévue, les Sincères et l'Épreuve. Le jeu vif et allègre des Comédiens italiens lui plaît infiniment mieux que le jeu lent et apprêté des Comédiens-Français, à qui pourtant, – car la reconnaissance officielle passe par là – il confie neuf comédies dont trois seulement remportent un véritable succès : la Seconde surprise de l'amour en 1727, le Legs en 1736 et le Préjugé vaincu en 1746. En revanche, le Dénouement imprévu donné en 1724, l'Île de la raison en 1727, la Réunion des amours en 1731, les Serments indiscrets en 1732, le Petit Maître corrigé en 1734, et la Dispute en 1744, sont autant d'échecs. Et, tandis qu'il continue son œuvre de journaliste, il s'attelle à deux romans, la Vie de Marianne, qu'il met dix ans à publier entre 1731 et 1741, et le Paysan parvenu en 1734-1735, qui reflètent assez la philosophie de l'auteur, son goût de l'analyse psychologique et son attitude de moraliste face à une société de classes qu'il conteste.

Élu à l'Académie française en 1741, il se consacre dès lors à une forme plus philosophique de littérature, privilégiant l'essai (Réflexions en forme de lettre sur l'esprit humain, Réflexions sur l'esprit humain à l'occasion de Corneille et de Racine, Réflexions sur les Hommes, etc.) ou le dialogue, avec l'Éducation d'un prince. Ses dernières comédies, bien que publiées, ne sont pas jouées.

Longtemps considéré comme un écrivain mineur, limité à ce qu'on a d'ailleurs appelé, de manière plutôt péjorative, le « marivaudage », cette aimable conversation de salon, brodant sur les incertitudes du cœur, Marivaux a pris sa revanche sur les scènes du XXe siècle, depuis que l'on a appris à déceler, sous les broderies d'une langue aussi pure qu'élégante, les abîmes de la souffrance amoureuse et les blessures infligées par les règles cruelles d'une société policée. Paradoxalement, c'est au moment où les Comédiens-Français subissaient le contrecoup d'une époque violente et sanguinaire, à l'époque révolutionnaire (1793), qu'ils ont mis à leur répertoire deux des chefs-d'œuvre de Marivaux : les Fausses Confidences et l'Épreuve, suivis de très près par le Jeu de l'amour et du hasard. Depuis 1934, année de l'entrée au répertoire de la Double Inconstance, jusqu'à la Fausse Suivante, en 1991, douze comédies ont porté à 29 le nombre des pièces de Marivaux interprétées par les Comédiens-Français, le plaçant parmi les cinq auteurs les plus joués.

Sa vie

Né à Paris, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux passe son enfance et son adolescence à Riom, où son père remplit la fonction de directeur de la Monnaie. Élevé au collège des oratoriens de la ville, il est destiné à reprendre la charge de son père et entreprend à cet effet des études de droit à Paris à partir de 1710. Peu après son arrivée dans la capitale il devient, par l'entremise de Fontenelle, l'un des familiers du salon de Mme de Lambert et reçoit l'approbation pour sa première pièce de théâtre, le Père prudent et équitable (1712). Cette prédilection qu'il attache à la vie de mondain, plus que le désir impérieux de répondre à sa vocation littéraire a vraisemblablement une très large part dans l'interruption de ses études en 1713.

Auteur de plusieurs romans, dont la Voiture embourbée en 1714, et d'une série d'essais publiés par le Mercure, les Lettres sur les habitants de Paris (1717), les Pensées sur la clarté du Discours (1719), il achève de prendre parti dans la seconde querelle des Anciens et des Modernes en faisant paraître à la fin de 1716 l'Iliade travestie, roman parodique et burlesque.

Marié en 1717, il perd sa femme en 1723. Ruiné par la banqueroute de Law, débouté dans sa demande de succéder à la charge de son père, il fait mine de s'orienter vers la carrière littéraire alors que l'une de ses pièces (la Mort d'Hannibal, 1720) vient d'être acceptée à la Comédie-Française et deux autres, l'Amour et la Vérité (1720) et Arlequin poli par l'amour (1720), au Théâtre des Italiens. Marivaux songe pourtant à une carrière d'avocat et reprend une inscription en droit en 1721. Fondateur du journal le Spectateur français (1721),il mène conjointement une brillante carrière de journaliste et de dramaturge. Il est élu à l'Académie française en 1742 de préférence à Voltaire.

Œuvres de Marivaux:

Théâtre:

Parce qu'elle montre une éblouissante maîtrise des dialogues, tout en subtilités et légèreté, et parce qu'elle s'attache principalement à décrire sur un ton parfois badin les tourments de l'amour naissant, l'œuvre théâtrale de Marivaux a été hâtivement qualifiée de « précieuse ». Le terme de « marivaudage », par lequel on désigne désormais toute expression mièvre, raffinée ou affectée du sentiment, s'avère être un abus de langage si l'on reconnaît le désir et non pas le sentiment comme la motion première de la dramaturgie amoureuse de Marivaux. Cette équivoque du propos, ce jeu sur le double sens des mots, à partir desquels on définit généralement la manière de Marivaux, témoigne du désir en tant que manifestation corporelle irrépressible, qui toujours cherche à advenir dans la réalité de l'échange. Tout dans cette économie libidinale, y compris le langage, doit se présenter sous les agréments d'un voile ou d'un déguisement.

La plupart des quarante comédies que l'on doit à Marivaux, parmi lesquelles la Surprise de l'amour (1722), la Double Inconstance (1723), le Prince travesti (1724), la Fausse Suivante (1724), le Jeu de l'amour et du hasard (1730), le Triomphe de l'amour (1732), l'Heureux Stratagème (1733) et les Fausses Confidences (1737), exploitent le thème du masque et du déguisement: grande dame déguisée en suivante, prince travesti amoureux d'une servante qui n'en est pas une. Les intrigues multiplient les effets de miroir, les symétries et les renversements entre le monde des maîtres et le monde des serviteurs.

L'essentiel de la dramaturgie de Marivaux tourne autour d'une interrogation sur les jeux de l'être et du paraître, les pièges de la sincérité et ceux du mensonge. Les ruses du langage, de l'amour et de l'amour-propre, les subtiles dissertations sentimentales des personnages sont la matière même de l'intrigue . Par l'emploi éminemment théâtral qu'il fait des thèmes du déguisement et du masque, Marivaux se place dans le droit fil de la tradition italienne de la commedia dell'arte et de la tradition espagnole du romanesque baroque, à ceci près que le masque joue dans son théâtre le rôle de révélateur et qu'il est préoccupé, à travers le jeu même, par la recherche de la vérité.

Le théâtre de Marivaux n'est pourtant pas celui d'un moraliste uniquement soucieux de dévoiler les moyens tactiques et stratégiques du désir amoureux; il prolonge également une réflexion, déjà engagée dans son œuvre romanesque, sur des problèmes sociaux tels que la hiérarchie des conditions (l'Île des Esclaves, 1725), l'égalité des hommes et des femmes (la Colonie, 1750) ou la distance sociale réelle ou fictive entre deux amants (la Dispute, 1744).

Romans:

L'œuvre romanesque de Marivaux comprend deux récits inachevés dans lesquels les protagonistes narrent rétrospectivement leur existence, la Vie de Marianne (1731-1741) et le Paysan parvenu (1734-1735).

Le Paysan parvenu se rattache à la veine picaresque, dont procédait aussi le Télémaque travesti (récit parodique écrit en 1714, publié en 1735). La Vie de Marianne, en revanche, s'apparente au roman sentimental: l'héroïne, orpheline noble réduite à une condition inférieure à celle qui aurait dû être la sienne, connaît de multiples épreuves. Mais la légèreté et la spontanéité du ton, comparables à celles des œuvres dramatiques, mettent à distance le pathétique propre au romanesque sentimental du XVIIIe siècle: l'actualité de ce récit de Marivaux réside précisément dans sa virtuosité verbale.
( Azadunifr )


Bibliographie

Le Père prudent et équitable (1706)
L'Amour et la Vérité (1720)
Arlequin poli par l'amour (1720)
Annibal (1720)
La Surprise de l'amour (1722)
La Double Inconstance (1723)
Le Prince travesti (1724)
La Fausse Suivante ou Le Fourbe puni (1724)
Le Dénouement imprévu (1724)
L'Île des esclaves (1725)
L'Héritier de village (1725)
L'Île de la raison ou les Petits hommes (1727)
La Seconde Surprise de l'amour (1727)
Le Triomphe de Plutus (1728)
La Nouvelle Colonie ou La Ligue des femmes (1729)
Le Jeu de l'amour et du hasard (1730)
Le Triomphe de l'amour (1732)
L'École des mères (1732)
L'Heureux stratagème (1733)
La Méprise (1734)
Le Petit-Maître corrigé (1734)
La Mère confidente (1735)
Le Legs (1736)
Les Fausses Confidences
Le Joie imprévue (1738)
Les Sincères (1739)
L'Épreuve (1740)
La Commère (1741)
La Dispute (1744)
Le Préjugé vaincu (1747)
La Colonie (1750)
La Femme fidèle (1755)
Félicie (1757)
Les Acteurs de bonne foi (1757)
La Provinciale (1761)
Mahomet second (inachevée)
La Vie de Marianne
Le Paysan parvenu (inachevé)
( Azadunifr )

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