le siècle des lumières

Sunday, December 07, 2008

Micromégas

Micromégas est un conte philosophique de Voltaire paru en 1752, considéré (rétrospectivement) comme une des premières œuvres de science-fiction.

Le conte décrit la visite de la Terre par un être venu d'une planète de l'étoile Sirius, nommé Micromégas, et de son compagnon le secrétaire de l'Académie de Saturne. Il souligne la notion philosophique de relativité et contient une critique de la religion.

Il souligne la notion philosophique de relativité et contient une critique de la religion.

Le personnage de Micromégas dans le conte philosophique de Voltaire

Je vais tâcher, en étudiant l’homme, de me mettre d’abord hors de sa sphère et hors d’intérêt […] Je suppose, par exemple, que né avec la faculté de penser et de sentir que j’ai présentement, et n’ayant point la forme humaine, je descends du globe de Mars ou de Jupiter. Je peux porter une vue rapide sur tous les siècles, tous les pays, et par conséquent sur toutes les sottises de ce petit globe.» a écrit Voltaire dans Traité de Métaphysique (1734). C’est le procédé de l’œil neuf, déjà employé par Montesquieu dans ses Lettres persanes.

Résumé de Micromégas

Micromégas, habitant d'un satellite de Sirius, est à l'échelle de son monde avec un nez de deux milles mètres et une espérance de vie de cent cinquante mille siècles ! Ce jeune homme à l'esprit vif est suspect pour ses audaces philosophiques. Il entreprend alors un voyage interplanétaire. Micromégas émerveille le secrétaire de l'académie de Saturne en lui démontrant la relativité universelle. Celui-ci l'accompagne dans son voyage : Jupiter, Mars et enfin la Terre où ils parviennent en 1737. Ils prennent dans le creux de la main le navire d'un groupe de savants qui reviennent du cercle polaire. Au prix de bien des difficultés, ils découvrent le moyen de converser avec ses « insectes invisibles ».

Micromégas rappelle Gargantua de Rabelais ou Gulliver de Swift. Dans cette satire, Voltaire porte une nouvelle fois un regard sévère sur la société et traite le thème de la relativité universelle. Un merveilleux voyage où s'accomplit un rêve de l'homme : abolir la pesanteur, annuler les distances. Voltaire s'amuse. Il va installer dans le cosmos les mœurs de Versailles et de Paris. Le philosophe Fontenelle se retrouve projeté sur Saturne.

Voltaire égratigne au passage l'esprit sérieux des savants, souligne les petitesses et les erreurs de ces personnages aux allures graves. L'espace se réduit, de l'infiniment grand à l'infiniment petit. Lorsque Micromégas revient sur terre, il se « figure les hommes, tels qu'ils sont en effet, des insectes se dévorant les uns aux autres sur une petite comète.» Encore une bien plaisante leçon de philosophie donnée par Voltaire, un gros éclat de rire homérique et un pur moment de plaisir littéraire !

L'histoire :

Micromégas est un géant de trente-deux kilomètres de haut, jeune savant parlant mille langues, vivant quelques millions d’années et habitant une gigantesque planète de l’étoile nommée Sirius. A la suite de travaux scientifiques contestés par les fanatiques du clergé de sa planète, il est contraint à l’exil. C’est alors qu’il voyage dans l’univers en espérant découvrir un monde meilleur. À son arrivée sur Saturne, le géant sirien se moque d’abord de la petite taille des habitants, qui ne mesurent que deux kilomètres de haut. II perd néanmoins ce sentiment de supériorité en s’apercevant '' qu’un être pensant peut fort bien n’être pas ridicule pour n’avoir que six mille pieds de haut'' et se lie d’amitié avec le secrétaire de l’Académie des Sciences, un '' nain '' de 10 kilomètres de haut, désabusé par les femmes et la bêtise de son propre monde, qui lui servira de Candide. Inférieur en tout à Micromégas mais bon compagnon de voyage et très motivé pour suivre ce dernier dans sa quête initiatique. Ensemble les deux compagnons visitent Jupiter, Mars. Dans la banlieue de Saturne ils échouent malencontreusement sur la Terre. Arrivés en plein océan arctique, ils rencontrent un navire qui revient d’une exploration du cercle polaire. Saisissant le bateau dans sa main, Micromégas entreprend de communiquer avec les savants du bord, qui apparaissent comme autant d’insectes conscients. S’ils parlent fort bien de sciences ou de métaphysique, ces microbes hélas, sont plus inquiétants lorsqu’ils causent de massacres et d’un soit disant pouvoir infini qu’un dieu leur octroya un jour. Effrayés et déçus par ces petits monstres grotesques et imbus d’eux-mêmes, les deux géants reprennent leur route interstellaire. Ils n’ont que trop perdu leur temps à s’imaginer que ces insectes éclaireraient leur quête du bonheur. C’est ainsi s’achève brusquement après la discussion avec les hommes, sans indication sur la poursuite du périple : l’objectif satirique est atteint, et l’apprentissage des héros prend fin, car il était purement intellectuel.
( Azadunifr )

Micromégas [sur le net ]
Micromégas [ 2 ]

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